Un article paru dans Politis le lundi 27 février révèle que le gouvernement rendra le Service National Universel (SNU) obligatoire, sur période scolaire. Nous nous opposons à cette mesure, dont la vocation est de mettre la jeunesse au pas. Le projet qui se profile est celui d’un encadrement militaire strict, sans possibilité d’objection de conscience.
Le Service National Universel, c’est la discipline militaire comme réponse aux indignations écologiques et sociales des nouvelles générations. Les jeunes seront placés entre les mains de militaires qui n’ont jamais reçu de formation à la pédagogie ou d’encadrement de mineurs. Les jeunes n’ont pas besoin qu’on leur apprenne les « valeurs de la République » à coups de Marseillaise et de culture militaire. Ils veulent un droit à l’avenir, un système éducatif qui gomme les disparités sociales et donne à chacun·e les clés de l’émancipation.
Pour Clovis Daguerre, co-secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes, “le gouvernement a une vision réactionnaire de la jeunesse dont le manque d’engagement serait à l’origine des fractures de notre société”. Cette idée est fausse car les jeunes s’engagent dans tous les domaines où l’État ne remplit pas son rôle (climat, précarité, lutte contre les discriminations…). Par ailleurs, nous n’ignorons pas les motivations racistes et classistes qui sous-tendent une telle mesure et combattons fermement ces positions.
Autre scandale dans le déploiement de cette réforme, les modes d’incitations évoquées par le gouvernement pour encourager les jeunes à s’inscrire aux phases optionnelles. “La Mission d’Intérêt Général, deuxième phase du SNU, ne serait plus obligatoire mais permettrait de bénéficier d’un meilleur traitement sur Parcoursup. Le gouvernement joue sur la peur de l’avenir de toute une génération qui subit cet outil de sélection” dénonce Camille Hachez, co-secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes. Elle rappelle qu’EÉLV et les Jeunes Écologistes demandent depuis plusieurs années un investissement dans l’enseignement supérieur et la création de nouvelles places, pour en finir avec la sélection.
Nous, écologistes, exigeons que le gouvernement revienne sur cette décision et mette en place des politiques de jeunesse ambitieuses. La porte-parole d’Europe Écologie les Verts, Aminata Niakaté, affirme que “les 2 milliards d’euros par an prévus pour développer le SNU seraient bien plus utiles pour mettre en place des mesures contre la précarité, comme l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans ou la création d’une allocation d’autonomie pour tous les jeunes”. À minima, nous souhaitons un investissement dans les associations d’éducation populaire, actrices majeures auprès des jeunes ni en emploi, ni en formation, dont les subventions ont été amoindries d’année en année.
La jeunesse doit être entendue et respectée dans ses aspirations et ses engagements. Nous serons aux côtés de la jeunesse mobilisée pour défendre leur liberté.