Depuis plusieurs mois, les enseignant.e.s, les personnels de direction des collèges et lycées du département, ceux des clubs de prévention, des services « jeunesse » de nombreuses villes et les services de police eux mêmes alertent sur l’augmentation de la violence de ces rixes.
Ces rivalités entre quartiers, ces bagarres entre bandes ont des causes multiples, historiques, conjoncturelles, économiques, sociales… Force est de constater que les alertes ne sont toujours pas entendues, et que les causes, pourtant identifiées, n’ont toujours pas été adressées.
Aujourd’hui, après l’abandon du plan Borloo pour les banlieues, la seule réponse du gouvernement est de renforcer momentanément les effectifs de police et de gendarmerie… Face à cette nouvelle violence, souvent associée à la cybercriminalité et au harcèlement sous toutes ces formes, la répression n’a que peut d’effet et souvent exacerbe les tensions.
En concentrant tous les moyens sur la répression et en attribuant la responsabilité majeure à une supposée défaillance éducative des parents, le gouvernement continue de faire l’impasse sur la prévention, la médiation et la re-socialisation. Les moyens manquent toujours pour une véritable politique de prévention et pour une police de proximité, seule à même de prévenir ces rivalités entre quartiers dans la durée. Nous constatons impuissants les coupes sombres dans les budgets dédiés à la médecine scolaire, aux suivis personnalisés des élèves en difficulté, les classes surchargées, les missions toujours plus nombreuses imposées à l’Éducation Nationale à moyens constants voire en diminution. La réduction du lien social liée à la situation sanitaire, la fermeture des équipements sportifs, éducatifs, culturels, et l’arrêt de toutes formes de loisirs n’ont fait qu’amplifier le manque de repères de notre jeunesse.
Nous allons vers un schéma directeur de prévention de la délinquance toujours plus répressif. La suppression des moyens alloués aux acteurs du tissu associatif local ne permet plus d’agir sur le décrochage scolaire, le mal-être des jeunes, la parentalité… Parallèlement nous voyons flamber les crédits, pour toujours plus de vidéosurveillance, largement subventionnée par l’État. Preuve est faite une nouvelle fois que les caméras ne constituent pas un élément de protection, contrairement à ce qui est asséné par la droite et le nouveau maire de la commune.
La solution pour combattre les injustices sociales et environnementales à l’origine de ces dramatiques guerres de bande est connue : mettre d’urgence des moyens financiers et humains sur les politiques de prévention et de soutien éducatif et social, sur la formation et la rénovation urbaine. Autant de secteurs qui sont, par ailleurs, très créateurs d’emplois et offrirait une réelle perspective d’avenir à de nombreux jeunes.